Atelier : Contre l’artificialisation et la filière béton : comment agir?
Aux racines de l’artificialisation des terres, il y a les choix politiques et les projets polluants, mais il y a aussi derrière le monstrueux empire de la filière du béton. Comment la désarmer et la détruire, pour enfin en finir avec l’artificialisation ?
Intervenant·es : Notre Affaire à Tous / Les Batisseureuses des terres
En principe, avec la loi ZAN, les communes ne peuvent artificialiser plus de 50% des terrains déjà artificialisés sur leur territoire (une carte a été faite par Terre de Luttes qui recense toutes les artificialisations). Dans cette loi, il y a des éléments assez discutables : par exemple, les carrières ne sont pas considérées comme des terrains artificialisés, alors que les jardins des particuliers, oui). Elle reste néanmoins un garde fou.
Mais de nouvelles lois (Duplomb), veulent donner des marges de manœuvre aux municipalités et aux régions, dans le but de sortir de cette loi ZAN.
– Ainsi, il est question avec la loi Duplomb de sortir les autoroutes de cet encadrement des – 50% de la loi ZAN (mais aussi les prisons, les centrales nucléaires, les zones photovoltaïques …).
– Les carrières qui occupent 2,3% des terrains de l’Hexagone, sont le berceau de l’artificialisation. En général, elles sont rebouchées par des déchets du BTP, considérés comme inertes et non polluant. Il y a peu de contrôles sur les remblais apportés en carrière. On considère que les déchets du BTP, sont ainsi revalorisés (on joue avec les mots !). Ce système est autophage: du fait que le remblaiement de carrière est considéré comme une revalorisation.
Les carrières sont incluses dans l’aménagement du territoire. Elles font partie des rouages politiques : l’extraction des uns sert à la construction et à l’urbanisation des autres. Et on constate partout un lobbying des carriers auprès des élus (qu’ils soient locaux ou nationaux). La filière béton bitume et granulats relève souvent d’un système qui pourrait être considéré comme mafieux.
– Pour lutter contre ce système, il faut déjà tenter d’enquêter pour construire l’histoire des sites et des flux. L’idée est de démasquer les conflits d’intérêts. Il faut construire un narratif et le porter auprès des citoyens.
Il faut aussi se coaliser entre associations pour mieux résister aux différentes pressions.