Table ronde: Comment peut-on encore utiliser le droit dans nos luttes?
6 jeunes femmes provenant d’associations en lutte animaient le débat : une première a participé aux actions juridiques contre l’A69, une seconde est l’avocate de Bassines Non Merci, la troisième soutient Notre affaire à tous, la quatrième le collectif 964, la cinquième défend la Lutte contre les fermes usines en Bretagne, et celle qui anime le débat est à Terre de luttes.
6 filles extraordinaires et « déter », ayant éprouvé l’âpreté des combats juridiques et bien conscientes que le champ juridique va de pair avec la présence sur le terrain, l’inventivité des collectifs et le partage de ce qu’on pourrait appeler l’éducation populaire.

- Entrée en matière par une note positive : « parfois les petites bêtes permettent de faire échouer les grands projets ». Ne pas hésiter à aller chercher tous les éléments naturels protégés. S’il manque de naturaliste, utiliser les compétences des uns et des autres en entomologie, botanique ou faune. Faire valider ensuite par un membre des Naturalistes Déter.
- Mais ça ne marche pas toujours et même de moins en moins. Ça dépend beaucoup des juges.
- Les juristes sont de peu de poids si les citoyens ne sont pas actifs à les soutenir par des actions sur le terrain. Les juges seront orientés dans leurs décisions s’ils sentent un enjeu citoyen et populaire important derrière l’action juridique.
- Les dossiers des projets doivent être étudiés par tous les membres des associations investis dans la lutte. Il faut se repartir la lecture des chapitres des gros dossiers d’études d’impact sous peine de laisser le champ des informations entre les mains d’un ou deux membres et de casser la dynamique collective. Chacun doit pouvoir contribuer à l’analyse pour bien appréhender les argumentaires et les enjeux.
- Il est crucial de partager ce secteur juridique au sein des groupes pour appuyer la lutte sur d’autres raisons que le juridique, au risque que la perte d’un combat anéantisse l’effort collectif.
- Il faut donc trouver des formes de partage de la lecture des dossiers comme de la réflexion stratégique.
- Attention aux cabinets d’avocats qui ne répondent pas aux mails ou aux appels. Privilégier les jeunes avocats certes, moins connus, mais souvent plus investis et collaboratifs.
Conclusion du débat, le politique prime sur la loi, mais la loi est aussi la cristallisation des luttes passée… Donc tous au charbon!